Le 4e Régiment de spahis
 tunisiens.
(4e RTT)

La guerre de 1914-1918. 
Référence Commandant R. DREVET (1922)

Le régiment de campagne du 4e Régiment de spahis fut formé à Sfax avec 4 escadrons (1er, 5e, 6e et un nouvellement formé). Il s’embarqua de cette ville le 1er septembre 1914 à bord des vapeurs Algérie, Italie, La Marsa, et Maréchal Bugeaud à destination de Marseille où il arriva le 4 et fut immédiatement dirigé sur le camp retranché de Paris. Son effectif était de 31 officiers, 666 hommes de troupe, 671 chevaux, 43 mulets et 42 arabas (véhicules hippomobiles en usage en Afrique du Nord). Le 4e Spahis fut désigné pour former, avec le 6e Régiment de marche de spahis (1er, 3e 5e spahis), une brigade de marche mise à la disposition du général Maunoury, dans la région de l’Oise.

Le général Maunoury
(Journal l'illustration - Coll. Ch. Attard)

Le lieutenant-colonel Daugan commanda 
le 4e Régiment de marche des tirailleurs tunisiens 
de septembre 1914 à janvier 1915
(Journal l'illustration - Coll. Ch. Attard)

Pendant le mois de septembre, après avoir attaqué l’arrière garde d’un régiment de uhlans, le régiment continua ses missions de reconnaissance et de résistance, malgré un temps froid et pluvieux pénible à supporter par des soldats habitués au chaud soleil d’Afrique. Des missions périlleuses lui ont été confiées fin septembre dans le sud de la Somme qui furent épuisantes pour les chevaux. Pendant les deux mois suivants les spahis vont effectuer d’incessants changements de cantonnement tout en remplissant diverses missions. Le 1er décembre 4 groupes de chacun 20 spahis du 4e Spahis, sous les ordres du lieutenant Berger et du sous-lieutenant Allal Ghomry s’emparèrent du château de Vermelles qui, depuis la mi-octobre arrêtait la progression des troupes françaises.

"Comment le tirailleur met son casque"
croquis de 1915 sur le front de Champagne
(Journal l'illustration - Coll. Ch. Attard)

Après quelques jours de repos, le régiment alla s’installer à Bully-Grenay (Pas-de-Calais) où jusqu’à fin avril 1915, le 4e Spahis va assurer le service des tranchées (souffrant terriblement du froid, de nombreux hommes eurent les pieds gelés). 
Le 19, puis le 25 mai 1915, deux groupes de spahis s’attaquèrent successivement à ce que les troupes appelaient " les ouvrages blancs " masse de bastions et de tranchées creusés dans un sol crayeux. Si les pertes allemandes furent lourdes, la moitié des effectifs fournis par le régiment lors de ces deux assauts, avait été mise hors de combat. 
Après un séjour d’un mois à Hestrus, le régiment réorganisé, mis à la disposition de la 4e DI va faire le service de première et deuxième lignes sur la piste allant de Petit-Servins à la lisière ouest du bois de Bouvigny. Les spahis y subirent des pertes sérieuses du fait des bombardements d’artillerie.
Ce service des tranchées, entrecoupé de courtes périodes de repos, et de coups de main spectaculaires sur des positions ennemies, va se poursuivre jusqu’à la mi-janvier 1916 date à laquelle le 4e Spahis est affecté au 33e CA. 

Septembre 1915
Le maître d'école tunisien d'El-Djem fait sa prière 
dans la maison de convalescence pour militaires de Royan.

 (L'illustration - n°3786-croquis J. Simont)

A partir du 1er mars, le régiment va beaucoup voyager, parcourant les départements de la Marne, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle. Ce ne fut pas un séjour de tout repos car les spahis eurent, dans le secteur des Étangs et dans celui de Xivray, à effectuer des travaux extrêmement pénibles.

Relevé de son service en première ligne, le régiment se retrouva le 20 août à Lamotte en Sancerre dans la Somme. Une partie des effectifs fut affectée à la police des routes et un détachement d’hommes à pied participa à la défense du secteur de tranchées entre Feuillêres et Blaches, zone rendue particulièrement dangereuse par une pluie incessante d’obus ennemis. 
Début novembre le 4e Spahis fut relevé de son service en secteur, partit en cantonnement à Ivores dans l’Oise, puis à Haramont dans l’Aisne. Un détachement de 140 hommes, remplaçant des hussards dans les tranchées du secteur de Berry-Chevilecourt, eut une dizaine de blessés du fait d’un intense bombardement d’artillerie. A la mi-mars 1917, les lignes allemandes ayant cédé d’Arras jusqu’au nord–ouest de Soissons, la guerre de tranchées fit place à la guerre de mouvement, et la cavalerie retrouva son emploi. Des missions de reconnaissance et d’arrêt de l’ennemi furent confiées aux spahis. Ils les remplirent parfaitement et participèrent aussi à la bataille qui permit de rejeter les allemands qui occupaient la région comprise entre l’Ailette et Landricourt. Après regroupement du régiment le 26 juillet 1917, ce dernier ne devant plus participer aux opérations du front, fut rassemblé le 17 octobre, et embarqua à Marseille pour Bizerte. Deux escadrons furent envoyés dans le Sud tunisien, les deux autres s’installant à Bizerte et dans le Cap Bon.