Vous savez en quelle
particulière et haute estime Monsieur MacLeod vous tient parce qu'il a
trouvé en vous un ami personnel et un ami bienveillant des
Britanniques.
Avec vous, le Contrôle civil a été une vraie "Maison de
France". Si nous devions juger les Français d'après leur
représentant à Sfax, nous affirmerions qu'ils sont le peuple le plus
aimable et le plus sympathique.
Mais vous êtes aussi un homme d'action, d'une énergie toujours
renouvelée, un homme d'initiative intelligente et créatrice. Je ne
rappellerai pas à nouveau tous vos mérites qui nous sont trop connus.
Je vous étonnerais Mesdames et Messieurs si je vous révélais qu'il y a
trois ans nos vies avaient été menacées par le plus terrible des
fléaux de l'humanité : la peste. Elle était à nos portes. Les
obligations de ma charge m'ont permis de suivre pas à pas la formidable
bataille que M. Bertholle a livré à un ennemi d'autant plus redoutable
qu'il était invisible et d'action foudroyante, qu'il rayonnait sur une
très vaste région, que M. Bertholle ne disposait que de moyens
limités pour le refouler et qu'il avait affaire à une population
réfractaire et insouciante du danger. Si nous avons pu alors vivre en
pleine sécurité, si nous n'avons pas eu à déplorer la mort hideuse de
plusieurs d'entre nous : c'est aux efforts de M. Bertholle que nous le
devons. La région sfaxienne lui doit beaucoup dans toutes les branches
de sa vaste et féconde activité.
Les Sfaxiens lui en seront éternellement reconnaissants.
En finissant
permettez-moi de vous appliquer Monsieur le Contrôleur, une des phrases
lapidaires que les Anglais emploient pour qualifier un homme de mérite.
Vous êtes, Monsieur Bertholle, "the right man in the right
place".