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Comment vivait-on à
Sfax ?
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Tout cela était bien
agréable, et montrait que les habitants de Sfax n’occultaient pas le
précepte fondamental disant : " Il faut manger pour
vivre ". De par la nature cosmopolite de la population
sfaxienne, et des spécialités culinaires diverses qui en résultaient,
les maîtresses de maison européennes disposaient, après un peu d’entraînement,
d’un grand éventail de spécialités méditerranéennes. Les fruits
de mer, le mouton, l’huile d’olive et le couscous y tenaient une
place prépondérante.
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Sans entrer dans le
détail de leur préparation, les calmars farcis à la grecque ; le
couscous au poisson et les bricks des juifs ; le couscous au
osbenne ou au mouton (on n’y trouvait jamais de merguez !) et les
méchouis des tunisiens ; les spaghettis et les pizzas des
italiens ; et certains mets de la cuisine française offraient une
grande palette de possibilités aux cuisinières de montrer leur savoir
faire. Mais avant tout il fallait se rendre soit sur les marchés, soit
dans les boutiques des marchands spécialisés pour faire ses achats de
nourriture.
Sans doute ne trouvait-on
pas de viande de veau sur les étals des boucheries sfaxiennes, car les
bouchers tunisiens disaient que ce qu’ils vendaient sous ce vocable,
était en fait du " bœuf jeune ". Mais le mouton
était excellent.
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Soigneusement rangés
au retour de la pêche,
les petits rougets grondins attendent leurs clients.
(Photo Ch. Attard)
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Sur les étals des
poissonneries, il y avait un grand choix de poissons d’une très grande
fraîcheur. Mais, pour se procurer des grosses crevettes de Sfax (de la
taille des gambas), il valait mieux se rendre, en fin d’après-midi,
à l’arrivée des chalutiers sur les quais du petit chenal, et les y
acheter sur place. Leur prix étant relativement élevé, peu de Sfaxiens pouvaient s’en permettre un achat fréquent. Il existait des
charcuteries tenues par des Européens.
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Sur les étals des
maraîchers, il y avait un grand choix de légumes frais (tomates,
poivrons, courgettes, fèves….) et les oranges, les figues et les
dattes étaient succulentes.
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Un
marchand de figues et d'oranges.
(CPA ND Photo n°99 - Coll. G. Bacquet)
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A côté des pâtisseries
européennes vendant les gâteaux que l’on pouvait trouver en métropole, les échoppes indigènes proposaient zlebias, baklavas,
makroudh,
cornes de gazelle, dattes farcies et les succulents petits fours sfaxiens à nuls
autres pareils. Toutes ces pâtisseries étaient très prisées des
consommateurs. Mais gare aux calories en excès !
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Question boissons, le
koudiat (rouge ou rosé) se laissait bien boire. Lors des apéritifs, si
les enfants buvaient des " gazouz " (limonade,
sodas), les adultes, quant à eux, accompagnaient la " kemia "
(salade de poulpes, olives, variantes, fèves..) de boukha et d’anisette.
Pour les petits creux
dans la journée, ou pour ceux qui ne disposaient pas de beaucoup de
temps, ou de moyens, pour manger, des marchands ambulants proposaient
des bricks ou des casse-croûte tunisiens.
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De père
en fils pour nous régaler !
(Photo Albert Fourtanier)
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A proximité des écoles
était souvent installée l’échoppe d’un marchand de " ftaïrs ",
ces grands beignets d’une vingtaine de centimètres de diamètre,
très fins mais avec un pourtour renflé sur 1 à 2 cm, qui faisaient et
qui font toujours notre délice (quand on a l’occasion de retourner
là-bas).
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Il suffit de regarder
maintenant en France la carte des restaurants et les vitrines des
pâtisseries orientales, pour constater que beaucoup de ces
spécialités culinaires ont embarqué avec les européens lors de leur
départ des colonies d’Afrique du Nord, et qu’elles ont été
adoptées par une grande majorité de la population de l’hexagone.
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A base de
semoule, amandes ou pistaches...
La halwa se dégustait aussi à Sfax.
(Coll. Ch.Attard)
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