La communauté juive






Suite aux destructions du premier temple de Jérusalem par les Babyloniens en 587 avant Jésus-Christ, puis de celle du deuxième temple en 70 de notre ère, des juifs chassés de Palestine s’étaient implantés dans l’île de Djerba. Ils y sont toujours demeurés fidèles aux strictes observances de la Thora.

Vêtus comme les Tunisiens, à l’exception d’un liseré noir au bas des jambes de leur " sarouel ", et vivant en parfaite osmose avec les musulmans, ils ont essaimé vers les centres actifs du pays, y vivant en groupe, et même par quartier. 

Rabbin de Djerba
Illustration de Roger Irriéra 
extraite de l'Atlas de Tunisie" 
Horizons de France - Paris 1936.

(Coll. G. Bacquet)







Mais certaines villes, et en particulier Sfax, considérées comme des villes saintes par les musulmans, leur étaient interdites, ainsi d’ailleurs qu’aux Européens. Et pourtant quelques artisans juifs djerbiens, réputés par la qualité de leur travail, et leurs familles (fort nombreuses) furent les premiers non musulmans autorisés à s’installer à Sfax et à y bâtir un lieu de culte.

Dans le numéro 29 de "la Diaspora sfaxienne" paru en 1995, M. Gérard Ghariani, qui dit avoir l’honneur et la lourde responsabilité de gérer la mémoire juive sfaxienne, écrit :

" Nous avons désormais la certitude que les premiers juifs, recensés à Sfax, vinrent de Djerba. L’on attribue le plus souvent ce fait à la légende suivante.

Un riche sultan, qui devait marier sa fille, se souciait de trouver les meilleurs artisans. On lui conseilla d’aller faire appel à ces nombreux juifs qui vivent à Djerba, et qui excellent dans l’art des bijoux traditionnels, ainsi que dans l’art de tisser des toilettes riches en broderie, prisées par les femmes de la cour.

Le sultan manda ces personnes qui, après plusieurs semaines pour effectuer les 250 kilomètres qui les séparaient de Sfax, se trouvèrent en face de lui. Outre les exigences exagérées de ces artisans, il en fut une des plus originales. Les corps de métier exigèrent auprès d’eux une structure communautaire. En effet, plusieurs mois étaient nécessaires et il fallait recréer toute une atmosphère juive autour d’eux : synagogue, rabbin, shoet, chorus de dix hommes (minian), etc…

Le sultan s’inclina devant leurs exigences et ainsi la communauté juive sfaxienne naquit. Nous devons aux familles Azria, Aïdan, Berrebi et Mazouz le privilège d’avoir eu notre présence dans cette ville bénie. "













Femme juive
(Coll. Ch. Attard)

Femme juive
(CPA - Garrigues n°266 - Coll. Ch. Attard)

Grosse juive
(CPA - Garrigues Tunis - Coll. Ch. Attard)

Jeune juive
(CPA - Garrigues n°202 - Coll. Ch. Attard)







Illustration de Marcel Blairat, 
extraite de l'ouvrage d'Eugène Blairat : 

"Tunis, impressions de voyages" - Paris 1891-  Librairie Ch. Delagrave 
(Coll. Ch. Attard)