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Dans le numéro 28 (juin
1994) de la Diaspora sfaxienne, Gérard Bacquet a rapporté comment il
avait, étant dans sa huitième année, ressenti certains évènements
de la Seconde Guerre mondiale à Sfax. En particulier, pages 69 et 70,
il écrit :
" En ce temps là nous n'avions pas encore construit de tranchée
et, à chaque alerte annoncée par trois coups de canon tirés par la
DCA de l'aérodrome, nous nous précipitions dans la cave de la maison
de la famille Barré, après avoir traversé la cour de celle de Mr
Auzé puis celle de Mr Clément. Lors d'un bombardement, un soldat
italien s'y réfugia avec nous. Nous avions peur, mais à côté de
celle de l'occupant ce n'était rien du tout. Il était vert et
tremblait de tous ses membres. Dix minutes après la fin du cauchemar,
tout le monde étant sorti de la cave, deux ou trois avions italiens ont
fait un petit tour au dessus de la ville, sans chercher semble t'il à
poursuivre les bombardiers alliés. Ce brave soldat avait retrouvé des
couleurs et, sautant de joie, criait : " Nostra caccia, nostra
caccia ! ".
Le contraste entre ses deux comportements était tellement saisissant
que nous en avions bien ri. "
Dans la revue Aéro journal, N° 12, 2009, C-J. Ehrengardt, traite de la
campagne de Tunisie, novembre 1942 - mai 1943. Il écrit que le 6°
Gruppo CT, composé de chasseurs Macchi C 202, de la Squadriglia 79a a
occupé le terrain de Sfax à partir du 24 janvier 1943.
Une autre source dit que ce même 6° Gruppo s'est installé sur l'île
de Pantelleria mais que deux de ses trois escadrilles furent détachées
sur Sfax, et qu'en date du 21 février 1943 ce 6° Gruppo CT, sous le
commandement du Maggiore Luigi di Bernardo comportait des avions de deux
escadrilles (la 79a et probablement la 81a), les avions de la 3e étant
basés à Gammart.
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Toujours est-il, qu’en
date du 31 mars 1943, le 6° Gruppo perdit 15 appareils détruits au sol,
alors qu’ils étaient alignés pour le décollage, suite à un raid de
B25 alliés sur l’aérodrome de Sfax, comme on peut le constater sur le
document ci-dessous, lui aussi extrait de l’article de J-C. Ehrengart.
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Dans les jours qui
suivirent, les appareils restants du 6° Gruppo furent retirés du front
tunisien.
Pour en revenir aux chasseurs dont parle G. Bacquet, même si nous ne
pouvons pas préciser la date du bombardement dont il était question
(entre le 5 et le 24 janvier 1943), il paraît probable, à la lumière
des documents consultés, qu'il s'agissait de Macchi C 202 ayant décollé
de l'aérodrome de Sfax.
Le Macchi C202 (Folgore), qui dérivait du C200, équipé d'un moteur
Fiat, fit son premier vol le 10 août 1940. Doté d'un moteur allemand
Daimler Benz DB 601A construit sous licence en Italie, plus puissant que
le moteur Fiat, cela nécessita de redessiner entièrement l'avant du
fuselage. 1150 exemplaires de ce nouvel avion furent construits avant
l'armistice de septembre 1943.
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