La reconstruction et le développement de la ville 
après le deuxième conflit mondial
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De g à d les rues des Belges, Philippe Thomas, J.H. Mattéi et Emile Loubet.
(Détail CPA CIM - Coll. Ch. Attard)

Le réseau formé par les rues Victor-Hugo, de Thyna, Philippe-Thomas et des Belges, entre cette dernière avenue et le boulevard de France, garda sa disposition d’avant-guerre, les immeubles détruits ou endommagés étant, ici aussi, reconstruits.

L'entreprise Kria reconstruit un immeuble rue Mattéi en mars 1946.
(Photo Famille Bellaïche)

Le cinéma " Le Colisée " ouvrit ses portes, rue de Thyna, face au collège de garçons. Les dommages subis par l’église grecque et le temple protestant n’étant pas vitaux, ces deux édifices religieux reprirent leurs fonctions après remise en état. Il en alla de même pour les collèges de filles et de garçons. Pour ce dernier, le directeur fit état le 15 mai 1945, qu’outre l’achèvement de la démolition du bâtiment de l’internat, six classes et des dépendances devaient être construites pour la rentrée d’octobre, permettant alors d’avoir 27 classes, dont trois pour les sciences, le laboratoire et les manipulations, et une salle de dessin. Les parties reconstruites permirent d’accueillir, dès la rentrée 1946, plus d’élèves, mais, comme nous le verrons pour Picville, on adjoignit un peu plus tard une annexe à celui de garçons. Les deux établissements sont devenus lycées au 1er octobre 1956.

De gauche à droite : l'immeuble Taktak, le marché couvert, 
l'immeuble de la Compagnie des ports devant lequel se trouve le garage Soler.
 

(Photo Gilbert Bacquet)

En allant vers le front de mer on pouvait constater que la partie non touchée de l’immeuble Taktak était conservée : il se trouvait donc réduit presque de moitié. 
Des locaux à usage commercial furent édifiés entre les quais du petit chenal et l’immeuble de la Compagnie des ports. 

En mars 1944, il fut demandé à M. Costa de restituer les locaux qu’il occupait dans le minaret du marché central, pour y installer ceux de la police, le poste émetteur ne fonctionnant plus depuis 1939 et les locaux ayant été pillés par les troupes de l’Axe. 
Ce changement d’affectation ne dura qu’un temps et les émissions de Radio Sfax (Costa) reprirent, du haut du minaret, à la grande satisfaction des Sfaxiens.

Près du port de commerce, à l’angle des rues Alexandre-Dumas et Pavillier, fut construit pour le compte de la S.F.E.M., un bâtiment de deux étages abritant les bureaux de cette société et quelques logements. (voir nos pages consacrées au port).

Réparation des dégâts dus aux bombardements sur le quai Cochery en 1951.
(Document Michèle Leroux)



L’école italienne, quoique non atteinte par les bombardements malgré sa proximité du port, et sur laquelle une main facétieuse avait remplacé l’inscription " Addis Abeba " par " Addio Abeba ", ne rouvrit pas ses portes.

On reconnaît à l'étoile de David qui marque son fronton, la synagogue Azria.
(Détail CPA CIM - Coll. Ch. Attard)

Après le décès prématuré de M. Edmond Azria en 1946, riche fabricant et vendeur de semoule, son père et sa famille firent édifier en 1947  une synagogue, sur le côté gauche de la rue Philippe-Thomas en allant vers le port, très près de son croisement avec la rue Henri-Boucher. Sur chacun des trois battants de son portail d'entrée furent inscrites les initiales E A. Elle était connue sous le nom de synagogue Azria.

Indiquée par notre flèche : la vieille sonnette à vapeur au travail.
(Détail CPA CAP n°10 - Coll. G. Bacquet)

Pour assurer des fondations dignes de ce nom aux nouveaux édifices de quatre étages et plus, l’eau étant présente à 1,5 m de profondeur, la vieille sonnette à vapeur, qui avait passé le temps du conflit sur le très grand terrain vague entre l’immeuble de la Compagnie des Ports et la place Paul-Pic, fut remise en état de marche en 1947-48 pour prêter main forte à un deuxième engin du même type, mais un peu plus moderne, et reprit immédiatement du service. Quoiqu’un peu obsolètes, très bruyants et d’un déplacement laborieux de par leur hauteur et leur poids, ces deux engins firent du bon travail.