Tout
partit d’un roman « La maison du maltais » que le
français Jean Vignaud (1875-1962) écrivit en 1926. Ce fut immédiatement
un grand succès de librairie au point que moins d’un an après, le
cinéaste Henri Fescourt (1880-1966) entreprit son adaptation à l’écran.
Tina Meller et Sylvio de Pedrelli en furent les vedettes principales et
le film se tourna sur les lieux mêmes du roman, à Sfax dans le sud
tunisien.
Le protagoniste principal, Mattéo est un maltais de Sfax, amoureux fou de la belle Safia qu’il tentera de reconquérir à Paris.
Henri Fescourt débarque donc à Sfax où il va se mettre en
quête de sa maison du maltais. Il la décrit ainsi dans la revue
Ciné-miroir :
« La maison du Maltais? Mais je n'ai pas eu de peine à la
découvrir, et son aspect curieux et inquiétant à la fois m'a séduit en
arrivant. »
Étant donné que fort peu de sfaxiens présents en 1927 sur le
tournage ont pu témoigner de l’endroit où se trouvait cette maison, les
imaginations sont allées bon train.
Dix ans après ce premier film, Pierre Chenal en fit un remake
avec une pléiade d’acteurs dont Dalio, Louis Jouvet et la belle Viviane
Romance. Mais seules des vues de Sfax furent prises en extérieur pour
un film qui se tourna en studio en France.
Si donc on veut évoquer cette maison du maltais, il nous faut
obligatoirement nous référer au premier film de 1927. Seulement le
problème est qu’il est réputé, définitivement perdu.
Fort heureusement, nous restent quelques revues illustrées et
des ciné-romans dont nos grands-parents et parents furent très friands.
La librairie Plon édita ainsi « La maison du maltais », le roman mais
illustré par les photos du film d’Henri Fescourt. Et nous y retrouvons
la maison en question !
Loin d’être située, selon la tradition, en plein centre ville,
au début de la rue de la République, totalement disparue sous les
bombardements alliés de la seconde Guerre mondiale, elle se trouve dans
la campagne sfaxienne.
Pourtant, Henri Cazarelli, un vieux sfaxien nous en parlait
autrefois comme étant bien rue de la République et précisait même qu’au
rez-de-chaussée se trouvait le bar « Fantasio » !
Alors peut-être faut-il considérer qu’il eut deux « Maison du
maltais », une au tout début de la rue de la République se rattachant à
un maltais sfaxien légendaire mais non cinématographique et l’autre,
sous forme d’un borj probablement dans la zone des jardins de l’ouest
de Sfax.
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