Au temps des Romains, Thaenae (thyna) et Taparura (Sfax), sises en bord de mer, devaient être alimentées en eau potable. Rome attachait à l’eau une très grande importance, ne reculant pas devant des travaux de construction de grands aqueducs pour l’acheminer. |
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Après le déclin de l’Empire romain, et l’invasion des Arabes ayant un autre mode de vie, les travaux des Romains, non entretenus, tombèrent en ruine. De par sa situation en bord de mer et sa ceinture protectrice de remparts, Sfax resta néanmoins une ville relativement importante et, au début du XIe siècle, El Bekri, cité par M. Masmoudi, disait que les Sfaxiens buvaient de l’eau de citernes, lesquelles lui conservaient un bon goût et la préservaient intacte. Ces citernes recueillaient l’eau des pluies, mais celles-ci n’étaient pas fréquentes. |
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Les besoins augmentant avec la population, deux importants bassins (les " fesquias ") destinés à retenir les eaux de l’oued Agareb, quand il coulait, furent construits entre 1772 et 1774, à un mille à l’ouest des remparts. Contenant chacun 20 000 m3 d’eau, ils servirent au cours du XXe siècle à l’irrigation du jardin public dans le périmètre duquel ils se trouvèrent inclus. |
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Citernes
enterrées |
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Bassin
du Jardin public photographié vers 1950. |
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Les citernes que l’on pouvait voir à Sfax au nord des remparts, entre le cimetière musulman et les jardins (la route vers Tunis partant de Bab Djebli, construite ultérieurement, les longera à l’est), étaient incluses dans de grands espaces rectangulaires maçonnés et cimentés à un mètre au dessus du sol, et connus sous le nom de " nasrias ". Il y en a 597 d’une contenance moyenne de 15 m3. De place en place, on y observe des dômes, au sommet desquels une ouverture carrée permet aux Sfaxiens de puiser l’eau. |
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Les plus nombreuses à venir s’y servir étaient les femmes, tel que rapporté par Jean Lorrain dans " heures d’Afrique ". Attachant leur cruche à une corde, elles la descendent dans la citerne, et une fois pleine la remontent et la remportent sur leur dos, suspendue par leur corde mouillée. Pour ceux et celles qui n’avaient pas la possibilité de s’y rendre, l’eau leur était livrée, moyennant finances, par des porteurs d’eau circulant à pied ou à dos de mulet. |
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"El
Ma !" |
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Après l’installation
de plus en plus importante des Européens à Sfax dans la seconde
moitié du XIX e siècle, ces ressources en eau devinrent
insuffisantes tant en quantité qu’en qualité, pour la centaine de
milliers d’habitants de l’agglomération. Quand ils le pouvaient, de
nombreux Européens s’approvisionnaient auprès des équipages des
navires touchant le port, mais ce n’était qu’un pis-aller car les
quantités obtenues ainsi étaient minimes. |
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Un puits
arabe sur cette carte datée de 1911. |
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En 1896, à Sidi Salah (17 Km de Sfax), on capta une nappe souterraine
à 25 m de profondeur. L’eau puisée à l’aide d’une machine
élévatrice était stockée dans un petit réservoir avant d’être
acheminée en ville au moyen d’une conduite. Le débit qui était au
maximum de 350 m3/jour diminuait en été, et la teneur en
sel, de l’ordre de 3 g/l était encore trop élevée. Tout ceci n’assurait
péniblement que 15 litres d’eau journaliers par habitant. Et encore fallait-il prélever l’eau de la consommation industrielle. |
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La
Casbah et le château d'eau en 1910. |
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Le 3 décembre 1903, la conférence consultative adopta un vœu tendant à faire doter Sfax de l’eau qui lui était indispensable. Les précipitations, qui dans la région ne dépassaient pas en moyenne 200 mm/an, furent particulièrement faibles en 1906 et 1907. Il fallut, après prospection, se résoudre à aller chercher l’eau nécessaire à Sbeïtla (ancienne ville romaine importante appelée Suffetula), située à 170 Km de Sfax, la loi du 10 janvier 1907 comportant une prévision de 6 millions de francs. Le projet initialement présenté comportait l’installation d’une conduite permettant l’adduction de 50 l/s, une deuxième conduite identique devant la doubler ultérieurement. Les édiles municipaux de Sfax, préférant envisager immédiatement les sacrifices financiers nécessaires à la construction d’une conduite unique capable d’un débit de 100 l/s, exprimèrent leurs désirs en ce sens les 16 mars et 29 avril 1910. L’Administration des travaux publics avisa le 1er mai de la même année les soumissionnaires que les conditions du projet étant changées, leurs offres étaient rejetées. Les travaux de captage à Sbeïtla, entrepris dès 1909, se poursuivaient cependant, leur terme étant prévu pour la fin 1910. |
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Le bassin de captage des
eaux de Sbeïtla (livret Pont-à-Mousson - 1911-1914) |
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La conduite,
caractérisée par une direction générale ouest-nord ouest/est-sud est
devait parcourir une succession de cuvettes ou de bassins traversés par
des oueds et séparés par des crêtes, dont la dernière, celle du
Djebel El Kraïma, marquait la limite de la forêt d’oliviers
entourant Sfax, à environ 25 km de cette dernière. |
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Transport
des tuyaux par arabas dans le bled tunisien. |
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Les problèmes qu’eurent à résoudre les ingénieurs chargés de conduire et superviser ce travail furent :
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