La forêt d'oliviers sfaxienne 
et l'huile d'olive 
(3 et fin)



Le Sfaxien plante, cultive, et conduit l’olivier de façon irréprochable. Les arbres sont régulièrement et savamment taillés en ‘’gobelet’’, et la cueillette des olives est faite à la main avec soin. Pour ce faire, les doigts sont munis de cornes de mouton, ce qui permet de faire tomber en douceur les fruits sur des bâches étalées au pied des arbres, sans en abîmer les feuilles et les tigelles. 





CP de la Chambre mixte de commerce et d'agriculture du Sud de la Tunisie
(Coll. Ch. Attard)




Entre les oliviers le sol est nettoyé à la ‘’Maacha’’, une sorte de charrue élémentaire dont la pièce est une lame métallique horizontale traînée très légèrement en dessous de la surface de la terre. Cela ameublit la surface du sol et empêche toutes herbes, notamment le chiendent, de pousser.





CP de la Chambre mixte de commerce et d'agriculture
 du Sud de la Tunisie.

(Coll. Ch. Attard)

(photo Pierre Faucon)


La cueillette des olives s’étend d’octobre à mars-avril. Lors des années pluvieuses, les arbres ploient sous leur poids. 
Une fois cueillis, les fruits sont transportés au moyen de charrettes dans les premiers temps puis ultérieurement dans des camions, jusqu’au marché aux olives où ils sont vendus.

Les olives sont pressées dans les nombreuses huileries de Sfax et des environs immédiats. 





Les pressoirs
(Photo Régence de Tunisie, extraite de l'ouvrage :
"Notre belle France d'Outre-mer" de Maurice Allain - Ed. Argentor, Strasbourg.)




L’huile ainsi obtenue est achetée et revendue par des courtiers. On observait souvent des fluctuations du marché liées aux conditions de navigation (arrivée ou non d’un bateau) car l’huile était exportée en majeure partie.



Chambre de commerce Sfax

Sathop

Le quai du commerce, occupé en grande partie 
par l'exportation des huiles d'olive.

(CP de la Chambre mixte de commerce et d'agriculture du Sud de la Tunisie. Coll. Ch. Attard)

Action de la S.A.T.H.O.P.
Coll. Ch. Attard




La Chambre mixte de commerce et d’agriculture du Sud de la Tunisie (C.M.C.A.), instituée par arrêté résidentiel le 20 novembre 1895, a tenu sa première séance le 24 février 1896.
Un arrêté du 25 mars 1928 fixait sa composition à 14 membres français et 7 indigènes.

En 1923, s’est créée l’Union des oléiculteurs français et tunisiens de la région de Sfax, pour organiser la défense des intérêts oléicoles régionaux communs à tous les oléiculteurs.

Quant à l’Office tunisien de l’huile d’olive, il vit le jour en 1930.

(photo Pierre Faucon)





L'embarquement des huiles d'olive sur le quai du commerce.
(CP de la Chambre mixte de commerce et d'agriculture du Sud de la Tunisie. Coll. G. Bacquet)




On peut constater la part prépondérante, sauf lors des années de sécheresse dans le seul Sud tunisien, de la région sfaxienne dans l’exportation de l’huile d’olive de Tunisie, entre 1900 et 1930, sur un document publié et diffusé par la C.M.C.A. : par exemple 3 740 tonnes en 1910, et 26 835 tonnes en 1930, année où la totalité des exportations d’huiles tunisiennes était de 40 000 tonnes. Au début des années 1980, la production totale d’huile par la Tunisie était de l’ordre de 100 000 tonnes, ce qui montre l’importance qu’a conservée la culture de l’olivier dans ce pays.





L'évolution de la plantation des oliviers 
et de l'exportation des huiles entre 1890 et 1930.
(Source CP de la C.M.C.A. du Sud de la Tunisie. Infographie Ch. Attard)