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La communauté grecque
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Le primat de l'Église d'Alexandrie
(de 1926 à 1935) Mélétios II en visite à la
communauté orthodoxe de Sfax.
(Document Stamatis Calafatis)
C’était le 23 juillet 1931 comme l’atteste la
plaque commémorative,
montrée ci-dessous, qui fut apposée sur un des
murs à l’intérieur de
l’église grecque de Sfax.
(Photo Gérard
Bacquet)
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Au sein de l’Empire ottoman, la
communauté grecque orthodoxe établie dans la Régence
de Tunis bénéficiait du statut du
" Millet ", c'est-à-dire qu’elle y
constituait un groupe religieux intérieurement
autonome.
Elle fut, du point de vue religieux, placée en 1647
sous l’autorité du Patriarcat œcuménique
d’Alexandrie d’Égypte. Cette situation dura deux
siècles et commença à connaître des mutations à la
suite de la proclamation de l’indépendance de la
Grèce (protocole de Londres du 3 février 1830),
reconnue par la Turquie en 1832.
Les Grecs de la Régence cherchèrent alors à entrer
sous la protection des puissances européennes pour
obtenir des privilèges plus importants que ceux que
leur accordait le régime des
" capitulations " (privilège accordé par
Soliman le Magnifique au roi de France François 1er).
La dernière nomination, par le bey de
Tunis, d’un caïd des grecs date de 1827.
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La communauté grecque qui
s’était, à l’exception de quelques individualités à
Tunis, fixée essentiellement à Sfax, avait une telle
importance qu’un pope y fut délégué par
l’archimandrite d’Alexandrie, et qu’une église fut
construite en 1892.
Elle se divisa en deux groupes à partir de 1921
suite aux lois de naturalisation dont les effets
furent de réduire de moitié le nombre de ceux qui
conservèrent la nationalité grecque.
Le premier d’entre eux se disait toujours grec et
s’identifia à l’hellénisme avec toutes ses
composantes religieuses et ethniques.
Le second, tout en continuant à professer la foi
orthodoxe se disait de nationalité française.
Ceci entraîna de vives discussions au sein des
institutions de cette communauté grecque orthodoxe
et en particulier dans l’association culturelle dont
la principale activité du bureau était de gérer les
biens de la communauté (dont le parc immobilier
était important). Après avoir tergiversé, les
autorités du Protectorat imposèrent de nouveaux
statuts conformes à la législation qui consacraient
la supériorité des orthodoxes naturalisés français
sur ceux qui, étant restés grecs, se trouvaient sous
la juridiction de l’archimandrite Anthinos,
président du Conseil extraordinaire de la
communauté.
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Au bord du petit chenal : l'église
grecque de Sfax
(CPA LL. n°4 - Coll. G. Bacquet)
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Au
large des îles Kerkennah et de Zarzis, existaient
des hauts-fonds avec de nombreux bancs d’éponges.
Des Grecs, essentiellement originaires de l’île de
Kalimnos dans le Dodécanèse (considérée pendant
longtemps comme étant la capitale mondiale des
éponges), ou bien d’Hydra ou d’Égypte, qui étaient
surtout de valeureux marins scaphandriers et
pêcheurs d’éponges, vinrent donc se fixer à Sfax
dès la fin du XIXe siècle suite à
l’abrogation en 1892 de l’affermage qui instituait
un monopole d’exploitation des gisements d’éponges.
De 234 en 1906, leur nombre atteignait 430 âmes en
1921.
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Bateaux et pêcheurs scaphandriers
grecs sur le petit chenal
(CPA LL. n°88 - Cliché Gaulis -
Coll. G. Bacquet)
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Ils assurèrent l’exploitation de l’éponge et de son
revenu, depuis la pêche de cet animal (par des
scaphandriers, ce qui ne l’abîmait pas), jusqu’à sa
commercialisation, en passant par son traitement
(séchage et taille). Ce commerce fut florissant
jusqu’à l’arrivée des éponges synthétiques, d’un
coût très inférieur.
Au point de vue santé, les scaphandriers payèrent un
lourd tribut. Entre les deux guerres, les Grecs
cessèrent d’être exclusivement des pêcheurs et
montrèrent leurs capacités en tant que commerçants,
industriels ou médecins.
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(Documents
Stamatis Calafatis)
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Le primat de l'Église d'Alexandrie
Mélétios II, entouré des autorités sfaxiennes
en visite à la communauté orthodoxe de la ville.
(Document
Stamatis Calafatis)
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Les
familles sfaxiennes d'origine grecque connues,
portaient les noms d'Ampelas, Arfaras, Calafatis,
Catsaras, Corfias, Kamakis, Karavokyros, Koutouzis,
Mangos, Paraskevas, Rogopoulos, Stratighakis,
Tsélépidés...
l'Archimandrite Lancouvardos, Georges Koumoussis
desservirent l'église de Sfax.
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