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La flotte arriva en rade de Sfax le 14
juillet au matin, et mouilla en ligne de front à une distance de prés
de 6 kilomètres pour les navires de plus fort tonnage. Pour célébrer
ce jour de fête nationale, les canons de l’escadre tirèrent à blanc
pendant presque toute la journée.
Georges Chevillet, qui ne prit pas
part à cette opération, mais occupa le poste de commandement du
détachement militaire de Sfax pendant quatorze mois à partir de
septembre 1882, apprit sur place, puis rapporta, que les défenseurs de
Sfax crurent que l’on tirait vraiment sur la ville assiégée, mais
aucun projectile ne s’abattait sur cette dernière.
Par référence à
la portée de leur propre armement, les insurgés furent renforcés dans
leur certitude que les obus des Français ne pouvaient pas franchir la
distance séparant l’escadre de la ville. La joie régna alors parmi
eux jusqu’au 15 à 6 heures du matin, quand la flotte ouvrit vraiment
le feu, ne
tirant qu’un obus toutes les cinq minutes,
histoire d’affiner la précision du tir
et d’attendre l’heure de pleine mer du
lendemain matin, la plus propice au
débarquement des troupes.
Le 16 à 4 heures 30, l'escadre déclencha
un bombardement violent sur la ville et
plus particulièrement sur la batterie
rasante (11 pièces de fort calibre)
défendant la plage.
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L'accès à Sfax par
mer étant difficile, même avec l'aide d'Européens du cru connaissant bien les
fonds marins dans la rade, le corps de
débarquement fut amené à la plage, au
moment de la haute mer, par des mahonnes, des
baleinières et des canots armés de
canons revolvers Hotchkiss (à manivelles)
ou de canons de 65 mm en bronze, et par
des chaloupes tirant des ponts
radeaux.
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Une fois échoués et arrimés au rivage,
ces derniers permirent un débarquement à
pied sec. La batterie rasante en forme d’arc
de cercle, dont la première salve, ainsi
que celle des mousquets qui suivit, furent
trop longues et n’atteignirent pas leur
but, fut enlevée assez rapidement car les
occupants n’eurent pas le temps de
recharger leurs armes par la gueule.
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