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Maltais,
Grecs, Français, Italiens, ensemble et heureux.
De g.
à d. : en bas, Debono, Berghazzi, Spiteri, Polomeni
En haut, Jadfard, Gulin, Bacquet, Farrugia, Silvera, Calafatis, Leroux,
Brunet.
(Document : G. Bacquet) |
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Du temps du Protectorat
français, Sfax, ville de moyenne importance en population mais d’un
grand poids économique, voyait se côtoyer presque sans heurts une
population de gens d’origines et de confessions diverses. |
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Les copains de le
la seconde moderne :
Au second plan : Saint-Sorny, Fontana, Saad, Roujean .
Puis au premier : Calafatis, Berrebi et Bacquet.
(Document G. Bacquet)
Le
personnel de l'école franco-arabe de Moulinville en 1948-49
(Document : G. Bacquet)
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Outre les Tunisiens majoritaires, on trouvait une proportion importante
de Français, d’Italiens de Grecs, de Juifs et de Maltais. Ces
derniers, originaires d’une île très proche de la Tunisie,
parlaient, outre leur langue, aussi bien l’arabe que le français,
donnant en quelque sorte le ton sfaxien d’une coexistence somme toute
pacifique. Pour la plupart de ceux qui ont vécu à Sfax à cette
époque, il apparaissait que régnait plus que de la tolérance, mais un
vif intérêt des diverses communautés les unes pour les autres, la
différence constituant plus un facteur d’attraction que de
répulsion. Même si l’on pouvait trouver des clans liés à chaque
ethnie, le racisme lié à la méconnaissance de l’autre, s’il
existait sans doute un peu dans les esprits, ne se retrouvait pas dans
les faits, car tout le monde se connaissait et s’estimait, mais
néanmoins dans des limites bien précises.
Il coule de source que l’on
observait des groupes homogènes autour des lieux de culte et dans les
établissements d’enseignement primaire privés : écoles
coraniques pour les musulmans, École rabbinique pour les juifs et École
des sœurs (qui était le seul établissement mixte) pour les
catholiques. Quoique fréquentées par les musulmans, les Écoles franco-arabes où l’on enseignait aussi bien l’arabe que le
français, avaient un corps enseignant mixte (tunisiens et français).
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Dans le cas des établissements d’enseignement secondaire (classique
ou technique) les divers groupes ethniques étaient tous représentés.
Là, tous en tant qu’élèves s’enrichissaient de leurs différences
qui, si elles pouvaient se remarquer au début, s’estompaient très
vite au fur et à mesure de l’acquis des connaissances. On y apprenait
à vivre, non pas dans un irréalisme passif sans conflits ni
difficultés, mais à travers les durs combats de l’existence, car
éduqués et construits dans les relations avec les autres.
A noter cependant, qu’extrêmement rares ont été les jeunes filles
tunisiennes à qui leurs parents ont permis d’accéder au seul
enseignement primaire à ce qui était au début l’école primaire
supérieure de filles. Il existait cependant, rue des Notaires dans la
médina, une École franco-arabe réservée exclusivement aux jeunes tunisiennes.
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Pour les adultes, c’est
hors lieux de travail, qu’il était possible d’observer l’existence
de clans, chaque communauté, qu’elle soit ethnique ou
professionnelle, ayant un peu tendance à se fermer sur elle-même. Les
contacts, en dehors des activités normales, n’étaient pas d’une
extrême fréquence, car bien souvent liés aux relations d’affaires
ou entre gens d’un niveau social identique. En somme, tout ce petit
monde vivait côte à côte, sans heurts et bien calmement, l’existence
d’une garnison militaire aidant sûrement à cet état de fait, à
condition toutefois que chacun restât à sa place.
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