Entre Picville et Moulinville |
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Entre la route de Sbeïtla, partant du rond-point de Picville en longeant le jardin public, et la route de Tunis, marquant approximativement la limite ouest de Moulinville, on voit sur le plan daté 1935 du livre déjà cité " SFAX " de M. Mohamed Masmoudi, qu’il existait une vaste zone, au nord de la ville arabe, avec très peu de taches noires correspondant à des zones urbanisées. Le cimetière musulman en faisait partie. |
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C’est au-delà de ce dernier que l’on entreprit, à partir de la pose de sa première pierre le 28 mai 1929 en présence du résident général François Manceron, la construction, en bordure de la route d’El Aïn, du nouvel hôpital régional qui n’entra en service que le 2 janvier 1935, et dont le premier directeur fut le Docteur Lauriol. Le corps du bâtiment principal était en retrait de la route, au milieu d’un grand parc. A gauche de l’entrée de ce dernier, donc en bordure de la route d’El Aïn, se trouvait le dispensaire polyvalent. Les architectes se nommaient MM Queyrel père et fils. Cet hôpital était ouvert à tous les malades du Sud tunisien. |
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Le
nouvel hôpital régional |
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Le
dispensaire polyvalent |
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Dans
le numéro 724 du 16/03/1935 de « l’Afrique du Nord illustrée »,
consultable sur le site internet : www.gallica.bnf.fr, est présentée,
page 8, une vue aérienne de l’ensemble des bâtiments.
Il y est aussi dit que : « Cet établissement eut des détracteurs qui estimaient que l’on avait vu trop grand et, que si la construction avait coûté des millions, l’entretien et le fonctionnement des nombreux services dépasseraient de beaucoup les possibilités financières de la ville, de la région, voire du pays. Par contre nombreux étaient ses partisans qui estimaient que cet établissement répondait incontestablement aux multiples besoins du Sud tunisien qui n’avait jusque là connu que de faibles tentatives pour pallier la misère physiologique d’une population nombreuse. |
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Situés
dans la très proche banlieue de Sfax, les bâtiments ont dès
l'extérieur, une grande allure, encadrés par de vastes espaces qui
seront sous peu convertis en jardins ombragés. Au rez-de-chaussée, dès
l'entrée les pièces sont utilisées, à gauche pour un examen rapide des
malades ou blessés, à droite par une salle de pansements de première
urgence. De part et d'autre d'un long couloir sont les chambres de
malades et tous les services nécessaires au fonctionnement de l'hôpital
: pharmacie, lingerie, cuisines, buanderie. Au premier étage, sont aménagées la médecine générale, la chirurgie, la maternité ; tout est parfaitement compris ; les malades à opérer sont transportés dans des chariots et du rez-de-chaussée au premier étage par de vastes ascenseurs ; les deux salles d'opérations sont dotées d'un matériel ultra-moderne, que peuvent envier bien des hôpitaux de la région parisienne ou plus généralement de France. Il convient, dans ce bref exposé, de rendre hommage et justice à l'animateur, à celui qui a conçu une si belle oeuvre : au docteur Lauriol, médecin chef de l'hôpital de Sfax. C'est grâce à son zèle, à son dévouement, à son labeur persévérant, à sa ténacité, que les grands chefs du Protectorat donnèrent suite au projet grandiose primitivement conçu, projet que d'aucuns estimaient trop vaste ou trop somptuaire. Les faits se chargeront de démentir cette assertion ; déjà la plupart des chambres du vaste hôpital sont occupées et il faudra bientôt songer à en ouvrir d'autres. Telles sont les constatations qu'a pu faire récemment M. Thierry, Délégué à la Résidence générale qui s'était rendu à Sfax pour y présider le Conseil administratif de la V Région. Au cours de sa visite dans les divers services de l'hôpital, il tint à féliciter le docteur Lauriol de la belle réalisation ainsi accomplie, avec le concours d'un personnel médical et infirmier des plus restreints, mais dont le dévouement est au dessus de tout éloge. Le Ministre plénipotentiaire profita de son passage à Sfax pour se rendre compte par lui-même des heureux effets d'une institution d'assistance aux indigents musulmans que l'initiative privée vient de créer : Il s'agit de distribution de vivres et de soupe aux familles nécessiteuses, qui est faite journellement par les soins d'un Comité à la tête duquel sont placées les notabilités du monde musulman de Sfax ». Nous avons parlé de cette dernière réalisation à la fin du chapitre « Picville ». |
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L'hôpital régional. |
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Lors
de la séance du Conseil municipal du 19 avril 1943 (la première après
la libération de Sfax) et qui était présidée par le contrôleur civil
M. Roger Clément, sa situation matérielle désastreuse fut soulignée par
les rapporteurs, les docteurs Lauriol et Jadfard. Le manque d’eau était
crucial, même si un camion citerne anglais assurait un approvisionnement
(insuffisant) en eau potable. Le lavage des salles n’était guère
possible, car les responsables n’avaient pas pu trouver une pompe pour
utiliser l'eau de Sidi Salah. Les questions de l’électricité et du
linge étaient tout aussi angoissantes, les Anglais ne voulant pas occuper
l’hôpital civil. Même si des camions en provenance du Kef avaient pu
apporter quelques produits, les malades étaient sous-alimentés. Par la
suite la situation se normalisa. En s’éloignant encore de la ville, on entrait dans la zone des propriétés appartenant à des Tunisiens, avec des jardins cultivés, plus ou moins grands, représentées par les petits points sur le plan précité. |
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La
vaste zone des jardins et petites propriétés entre Picville et
Moulinville |
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