Le petit chenal ou petit port (1)



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Le petit chenal en 1949.
(Photo G. Bacquet)



Ce bassin, profond seulement de 2,5 m à marée basse, arrivait initialement au pied de l'ancien marché public érigé en face de la Casbah. Côté ouest, il y avait une petite langue de terre servant, entre autres, de chantier de construction pour les barques. 
Plus tard, du début des années 20 à 1924, le fond de
ce bassin fut comblé à partir du niveau de la rue Courbet. L'îlot de "Madagascar" ayant été relié à la terre, le petit port disposa alors d'un chenal d'entrée et de deux darses creusées en face et perpendiculairement à l'avenue Georges-Cochery, l'ensemble, porté à la profondeur de 3 m (4 m pour la darse A),  étant bordé de quais. C'est en bordure de la plus vaste que fut construit, côté ville, le nouveau marché public couvert.





Les deux darses du petit chenal après 1950.
(Photo Jean-Denis Bossoutrot - Document René et Michèle Leroux)




De tout temps, le petit chenal fut un grouillement d'embarcations diverses à coques en bois. On y voyait des barques de pêche à un seul mât portant une grande voile triangulaire, des "loudes" kerkenniens, toujours peints en noir, à un ou deux mâts inclinés vers l'arrière.





Le petit chenal en 1925,
les embarcations les plus longues sont des "loudes" kerkenniens.

(CPA Ed. A. Muzi n°12 - Coll. Ch. Attard)




Ces dernières embarcations, beaucoup plus rapides que les lourdes mahonnes, n'ont, contrairement à ces dernières, jamais été dotées d'un moteur marin. Utilisant la seule force du vent pour se mouvoir, le trajet entre Sfax et les îles Kerkennah (20 km), pouvait parfois, mais heureusement assez rarement, leur prendre plus de 24 heures quand il n'y avait pas la moindre brise.







Les mahonnes, quant à elles, étaient des embarcations à deux mâts portant aussi des voiles triangulaires. Elles étaient utilisées pour la pêche, en particulier des éponges (spécialité exclusive des scaphandriers grecs), ou pour le trafic côtier des marchandises.





(Photo M. Attard)




Jusqu’en 1955, on pouvait encore voir ces divers types de bateaux dans le " petit chenal ", à côté de quelques chalutiers à moteur plus modernes. Cependant, suite au développement du transport routier après la deuxième guerre mondiale, de nombreuses mahonnes que l’on voyait ancrées perpendiculairement aux quais, étaient en fait désarmées, faute de fret à transporter.





Le petit chenal dans les années 50.
(CP Ed. Combier imp. Macon n°2533 - Coll. Ch Attard)