|
La ville européenne
et son évolution (2) |
|
|
|
|
|
La rue
Jules Ferry
(CPA LL n°42 - Coll. Ch. Attard) |
|
|
|
Perpendiculaire à la rue
de la République, et longeant les
remparts du sud, se trouvait une voie
qui partait du marché couvert public achevé
en 1892 et du marché aux grains, pour arriver
jusqu'au niveau de Bordj en Nar. A l'ouest de Bab Diwan, elle s'appelait rue Léonce-Léonnec, aspirant de vaisseau à bord de
" l'Alma ", tué lors de la prise de Sfax en juillet 1881, et
rue
Jules-Ferry à l'est. Entre les tours
des remparts et accolées à ceux-ci, il y avait des boutiques.
Présentant les mêmes caractéristiques architecturales que la rue de la
République qu'elle rejoignait, en
partant du marché aux grains, la rue
Tissot, était dallée et on y
trouvait aussi de nombreux commerces :
coiffeur, marchands de tissus, cordonniers, bars et distillerie de
boukha. Son pendant, à l'est de la rue de la République, était la rue
Pasteur. Entre cette dernière et la rue du Général Chanzy qui
lui était parallèle, se trouvait côté Est, la place
Carnot. C’est sur cette place que, avant 1881, se
trouvait le caïdat et que la plupart des consuls avaient élu
domicile : elle était alors connue sous le vocable de place des Consulats.
|
|
|
|
|
|
La place
Carnot - Cliquez sur l'image pour contempler la place en vue panoramique
(CPA Impr. de La Dépêche- Sfax n°189-190 - Coll.
G. Bacquet)
|
|
|
|
Une des caractéristiques
de ce quartier compris entre les remparts et le boulevard de France,
puis la rue Victor-Hugo, était que l'on y trouvait représentées toutes
les ethnies. A titre d'exemple, dans
l'annuaire de Sfax de l'année 1928, on retrouvait les noms de 46 Juifs,
32 Tunisiens, 23 Italiens, 15 Maltais, 7 Français
et 4 Grecs dans les rues de la République, Tissot,
Flatters, Léonnec et Jules- Ferry.
Même après l’installation de l’adduction d’eau et des lignes
électriques, ce quartier était quelque peu insalubre. L’étroitesse
des ruelles empêchait le soleil de réchauffer les intérieurs qui, les
hivers, restaient froids et surtout humides. Les seuls moyens de s’y
chauffer étaient l’utilisation du " canoun " (petit
brasero de terre cuite) avec
ses braises incandescentes, puis des " primus " (petit
réchaud à gaz), avec
les dangers d’intoxication à l’oxyde de carbone que cela comportait.
A l’exception des mosquées, toutes sises dans la ville arabe sauf celle
appelée Hamouda Sellami qui donnait sur la rue de la République, c’est
là que se trouvaient les principaux édifices religieux.
|
|
|
|
|
|
L'Église catholique,
dite Cathédrale.
(CPA - CPA Editions Gauci -
Col. Ch. Attard)
|
|
|
|
- L'église catholique (cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul)
- L'église grecque construite en 1892 : elle était
place Paul-Pic au
niveau de l'intersection de la rue
Victor-Hugo et de l'avenue Georges-Cochery qui longeait le petit
port
arrivant à l'époque jusqu'au marché
couvert.
- Le temple protestant, datant de 1895, au 6 de la rue des Belges (ex rue
Charles-Quint). Jocelyn Bureau qui était pasteur à Sfax depuis 1890, et
qui le resta jusqu’à sa mort le 3 juillet 1918, fut le premier à y
officier.
- La grande synagogue, le plus ancien de tous ces lieux de culte, était
sise dans la rue du même nom (prolongement de la rue Flatters entre les
rues Jules-Ferry et Pasteur), celle appartenant à la famille Boukhor
avait son entrée rue Barthélemy Saint-Hilaire, et celle construite par
la famille Masliah se trouvait rue de Jérusalem enfin, une
petite synagogue se trouvait en ville arabe.
La grande synagogue était vaste. Au rez-de-chaussée se trouvait un grand
patio où, à l’apparition du premier quartier de lune, les fidèles
faisaient leurs prières. A l’occasion des communions (bar mitzvah) on y
servait des boissons et des gâteaux. Une grande salle y était
dévolue aux prières journalières, à celles des samedis et des jours de
fête. Le bureau du grand rabbin de Sfax se trouvait au premier étage,
ainsi que deux salles de classe pour les enfants et une salle de prières,
utilisée en complément de celle du rez-de-chaussée, les samedis et
jours de fêtes. |
|
|
|
|
Catholiques et israélites
étant devenus à l’étroit dans leurs édifices respectifs, songèrent
à la réalisation, qui d’une nouvelle église, qui d’une nouvelle
synagogue.
La première pierre de la future cathédrale de Sfax fut posée le 21
avril 1940 par monseigneur Gounot, nouvel archevêque de Carthage, en
plein conflit mondial. En fait ces deux nouveaux lieux de culte ne
furent construits qu’après la fin de la guerre 39-45. |
|
Cérémonie
de la pose de la première pierre
présidée par monseigneur Gounot.
(Photo Pierre Faucon) |
|